Les Tenors ... Un peu d'humour
Extrait de EC Magazine 2/01, revue éditée par Europa Cantat (Fédération Européenne des Jeunes Chorales)
Les ténors sont des enfants gâtés. Avec cela on a tout dit. Pour une seule raison : il n’y en a jamais assez. Et les chefs de chœurs vendraient leur âme plutôt que de laisser partir un ténor médiocre… alors qu’ils seraient toujours prêts à se défaire de quelques altos à moindre prix. Et puis, pour quelque obscure raison, les quelques ténors qu’on a sont toujours très bons -cela va de soi - et c’est l’une des causes d’ennui dans la vie. Du coup il n’est pas étonnant que les ténors aient toujours une grosse tête - après tout, sans eux, qui pourrait causer la pâmoison des sopranos ? La seule chose qui puisse déstabiliser les ténors c’est l’accusation (venant en principe des basses) que l’on ne peut être un vrai homme et chanter si haut. De leur manière perverse habituelle, les ténors rejettent toujours ce grief, tout en se plaignant plus fort encore que le compositeur est un vrai sadique pour les faire chanter si haut. La relation des ténors avec le chef est à mi chemin entre amour et haine, car le chef leur dit toujours de chanter plus fort… parce qu’ils sont si peu nombreux. Depuis qu’on a écrit l’histoire, on n’a jamais entendu un chef demander aux ténors de chanter moins fort dans un passage forte.
Les ténors se sentent menacés d’une manière ou d’une autre par les autres pupitres – par les sopranos, parce qu’elles peuvent atteindre ces notes incroyablement hautes – par les altos parce qu’elles n’ont aucun problème pour chanter les notes qui sont aussi hautes pour eux – et par les basses parce que, bien qu’ils soient incapables de chanter plus haut qu’un mi, ils chantent suffisamment fort pour noyer les ténors. Evidemment, les ténors préféreraient mourir que d’admettre une quelconque de ces remarques. Ajoutons un fait peu connu : les ténors bougent leurs sourcils plus que quiconque lorsqu’ils chantent.
N.B. Si l'on y réfléchit bien.... il y a un peu de vrai dans tout cela